Ce projet englobe une centaine de logements et a été développé à Ballerup, dans la banlieue de Copenhague au Danemark. Ce projet permet de réduire la consommation d’énergie et d’eau des ménages en intégrant différentes mesures qui permettent d’économiser de l’énergie, comme des systèmes de chauffage solaire et un programme de chauffage à basse température. Des économies importantes d’énergie et d’eau ont été réalisées, et les idées utilisées ont été reproduites et adaptées dans d’autres projets aux quatre coins du Danemark.

Le projet de Skotteparken fait partie de la dernière génération de travaux réalisés dans les logements danois au cours de ces 25 dernières années pour réduire la consommation d’énergie. Il s’agit d’un processus constant et l’expérience acquise grâce à ce projet permettra d’améliorer le design des bâtiments dans le futur.

Ce projet a été développé par KAB, une organisation danoise à but non lucratif qui gère et conseille des organisations de logements sociaux et d’autres organisations à but non lucratif au Danemark. KAB recherche surtout des méthodes durables de construction et d’économie d’énergie. Il a développé plusieurs programmes expérimentaux de logement au Danemark. Certains de ces projets, comme le projet de Skotteparken, sont mis en œuvre en utilisant des fonds de l’Union européenne, dans le cadre du programme THERMIE, qui finance des études sur l’utilisation d’énergies alternatives.

Le projet de Skotteparken a été développé pour surmonter les problèmes rencontrés dans d’autres projets d’énergie solaire où l’énergie économisée via un grand champ de capteurs solaires n’était pas proportionnelle à son coût. Au lieu d’utiliser un grand champ de capteurs solaires, six petits champs de capteurs solaires ont été installés, et une centrale de production combinée d’électricité et de chaleur a été installée dans une école à proximité. Ce système prévoit d’utiliser cette chaleur grâce à six petits réservoirs tampons situés dans le projet, qui permettent d’extraire la chaleur du grand réservoir situé à l’école uniquement lorsque les niveaux de chauffage doivent être augmentés, à savoir lorsque l’énergie solaire est insuffisante.

Terminé en 1992, ce projet englobe une centaine de logements locatifs pour des ménages à bas revenus. Les logements sont situés dans six immeubles construits autour d’un petit lac. Comme c’est le cas de nombreuses nouvelles constructions au Danemark, les logements sont construits selon des normes élevées en utilisant des éléments préfabriqués. Les toits sont composés d’acier et des capteurs solaires sont intégrés dans la toiture. Un tube ou un solin pour collecter l’eau de pluie est placé devant les capteurs solaires afin de ne pas voir la tuyauterie de la rue. Outre la centaine de logements, le projet englobe une salle communautaire et une laverie pour les résidents. Un concierge vit sur place et gère les entretiens de routine du projet. Six petites chaufferies sont également inclues dans les six immeubles. Ces chaufferies contiennent les cuves de stockage pour l’eau chaude domestique ainsi que le système de contrôle informatique liant ces cuves à la centrale de production combinée de chaleur et d’électricité à l’école

Au Danemark, la plupart des immeubles bénéficient du chauffage urbain. Dans la région de Copenhague, une grande partie du chauffage urbain du réseau public est produit par de grandes centrales de production combinée de chaleur et d’électricité, qui utilisent les ordures ménagères et les déchets municipaux pour la production de chaleur. Des expériences sont réalisées avec des mini centrales de production combinée de chaleur et d’électricité et le programme de Skotteparken s’inscrit dans le cadre de ces expériences. Une mini centrale est composée d’un moteur à gaz, d’un générateur, d’un échangeur de chaleur et d’un système de distribution. La centrale produit de l’électricité et l’excédent de chaleur du moteur est utilisé pour le chauffage. Du gaz naturel est utilisé dans ces petites centrales.

Le projet veut réduire la consommation de gaz, d’eau et d’électricité des ménages de respectivement 60 pour cent, 30 pour cent et 20 pour cent. Le projet intègre pour ce faire différents dispositifs permettant d’économiser de l’énergie.

Les logements sont répartis dans six immeubles séparés et des capteurs solaires sont placés sur les toits de chaque immeuble. Cette énergie est utilisée pour chauffer l’eau chaude des ménages. Un total de 5,7 m2 de capteurs solaires est prévu pour chaque appartement. L’enveloppe du bâtiment hautement isolée permet de garantir une consommation minimale d’énergie. Des niveaux élevés d’isolation sont prévus dans les murs, dans les toitures et sous le sol pour empêcher la perte de chauffage. Des fenêtres à bon rendement énergétique intégrant une faible émissivité sont utilisées pour réduire au maximum la perte de chauffage. Une ventilation forcée est nécessaire en raison de l’étanchéité de l’enveloppe du bâtiment, et la chaleur est récupérée via un échangeur de chaleur et est recyclée dans le bâtiment avec un taux d’efficacité de 80 pour cent. Des dispositifs et ampoules à basse énergie sont également utilisés pour réduire le niveau d’énergie.

La chaleur de la centrale est utilisée pour l’école et est également transmise dans les six chaufferies du projet de logement au moyen d’un programme de chauffage urbain à faible température. Un système de gestion de l’énergie a été développé pour suivre les flux d’énergie en vue de garantir une utilisation optimale des ressources énergétiques disponibles.

Ces systèmes de chauffage solaire sont utilisés en combinaison avec un réseau de chauffage urbain à faible température. La chaleur est fournie par une centrale locale de production combinée de chaleur et d’électricité située dans l’école primaire du quartier.

La conservation de l’énergie dans les logements individuels se base surtout sur la mesure dans laquelle les résidents peuvent être motivés. Des incitants financiers sont importants pour motiver les résidents, et des mesures ont été prises pour sensibiliser les résidents sur l’importance des dispositifs permettant d’économiser de l’énergie. Cela a été expliqué à tous les résidents, et des conseils ont été donnés pour leur permettre de réduire encore plus leur consommation d’énergie. Les appartements sont suivis et facturés individuellement au niveau de la consommation d’eau et d’énergie afin de pousser les résidents à réduire au maximum leur consommation.

Il est de plus en plus reconnu à travers l’Europe que l’eau est une ressource de plus en plus rare et que des efforts doivent être réalisés pour préserver l’eau. L’économie d’eau est une caractéristique essentielle de ce programme, dans la mesure où il existe une pénurie d’eau au Danemark et que les coûts de sa consommation sont élevés. Les cuisines et salles de bains disposent de robinets économiques. L’eau de pluie n’est plus versée dans les égouts mais est déversée dans un petit lac d’où elle s’écoule dans des nappes phréatiques.

Ces économies d’énergie ont inévitablement été réalisées moyennant un coût supplémentaire. La période totale d’amortissement du programme est estimée à vingt ans, dont dix ans pour l’installation solaire. Une analyse a été réalisée sur les différentes méthodes d’économie d’énergie utilisées et l’isolation de la toiture s’est avérée être la méthode la plus rentable. La consommation d’énergie est continuellement suivie dans le cadre d’une étude sur la mise en œuvre du programme. Les loyers sont légèrement plus élevés que dans les autres projets de logement de la région, mais la différence est plus que compensée par les économies réalisées par les résidents via la réduction de leurs factures d’eau et d’énergie.

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